Il était une fois Aimé Césaire, l'homme de la négritude

Il était une fois Aimé Césaire, l'homme de la négritude

Aimé Césaire, né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe et mort le 17 avril 2008 à Fort-de-France, est un écrivain et homme politique français, à la fois poète, dramaturge, essayiste, et biographe.

Fondateur et représentant majeur du mouvement littéraire  de la négritude — avec Léopold Sédar Senghor  et  Léon-Gontran Damas —, anricolonialiste  résolu, il mène en parallèle une carrière politique en tant que député  de la Martinique et maire de Fort-de-France durant cinquante-six années consécutives, de 1945 à 2001.

Il faisait partie d'une famille de sept enfants. Son père, Fernand Césaire, était administrateur, gérant d'une habitation à Basse-Pointe, puis après concours nommé au bureau des impôts comme contrôleur des contributions, et sa mère, Éléonore Hermine, était couturière[3]. Son grand-père paternel, Fernand Césaire, après des études à l'école normale supérieure de Saint-Cloud[4], fut professeur de lettres au lycée de Saint-Pierre et le premier instituteur noir en Martinique[réf. nécessaire] et sa grand-mère, mamie Nini du Lorrain contrairement à beaucoup de femmes de sa génération, savait lire et écrire, aptitudes qu'elle enseigna très tôt à ses petits-enfants[5).

 

De 1919 à 1924, Aimé Césaire fréquente l’école primaire de Basse-Pointe, commune dont son père est contrôleur des contributions, puis obtient une bourse pour le lycée Victor-Schœlcher à Fort-de-France. En septembre 1931, il arrive à Paris en tant que boursier pour entrer en classe d’hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand où, dès le premier jour, il rencontre Ousmane Socé Diop à la Sorbonne puis Léopold Sédar Senghor dans les couloirs du lycée Louis-le-Grand, avec qui il noue une amitié qui durera pendant plusieurs années.

À Paris, il côtoie d'autres étudiants noirs d'horizons différents et fréquente le salon littéraire de Paulette Nardal. Il découvre ainsi le mouvement de la Renaissance de Harlem et fait la connaissance de Claude McKay. Le jeune Aimé Césaire et son ami guyanais Léon Gontran Damas, qu’il connaît depuis la Martinique, découvrent progressivement une part refoulée de leur identité, la composante africaine, victime de l'aliénation culturelle caractérisant les sociétés coloniales de Martinique et de Guyane.

 En septembre 1934, Césaire fonde, avec d’autres étudiants antillo-guyanais et africains (parmi lesquels le Guyanais Léon Gontran Damas, le Guadeloupéen Guy Tirolien, les Sénégalais Léopold Sédar Senghor et Birago Diop), le journal L'Étudiant noir. C’est dans les pages de cette revue qu’apparaîtra pour la première fois le terme de « Négritude ». Ce concept, forgé par Aimé Césaire en réaction à l’oppression culturelle du système colonial français, vise à rejeter d’une part le projet français d’assimilation culturelle et à promouvoir l’Afrique et sa culture, dévalorisées par le racisme issu de l'idéologie colonialiste.

 En 1935, il adhère aux Jeunesses communistes[6].

 Construit contre l'idéologie coloniale française de l'époque, le projet de la Négritude est plus culturel que politique. Il s’agit, au-delà d’une vision partisane et raciale du monde, d’un humanisme actif et concret, à destination de tous les opprimés de la planète. Césaire déclare en effet : « Je suis de la race de ceux qu’on opprime ».

 En 1937, il épouse Suzanne Roussi, avec qui il partage intérêts intellectuels et passion pour le surréalisme

En 1935, il est reçu au concours d'entrée de l'École normale supérieure.Pour les vacances d'été, n'ayant pas les moyens de rentrer en Martinique ni de famille en France, son ami Petar Guberina l'invite chez lui en Croatie, en Dalmatie précisément, où il reconnaîtra, dans le nom de l'île de Martiniska sa Martinique natale. Ce choc produit en lui, confiera-t-il, est à l'origine de ce long poème en prose qui deviendra le Cahier d'un retour au pays natal[8].

 

L'étudiant noir de l'ENS.

En 1936, son camarade et ami Léopold Sédar-Senghor lui remet la traduction de l’Histoire de la civilisation africaine de Leo Frobenius.

 Pour sa dernière année à l'ENS (1938-1939), il prépare un mémoire de fin d'étude sur la poésie africaine-américaine : Le Thème du Sud dans la littérature noire-américaine des États-Unis[8].

 Un bref retour en Martinique :

Dans sa thèse de doctorat sur les sources de l'histoire littéraire Antillo-Guyanaise dans laquelle il dresse un inventaire des archives concernant Aimé Césaire, Marcel Jean-Claude Louise-Alexandrine produit la preuve d’un premier « retour au pays natal », en 1936, afin, semble-t-il, de « voir des parents malades ». Il s’agit d’une lettre autographe en date du 21 octobre 1936 dans laquelle Aimé Césaire fait état d’un « passage de retour par anticipation » obtenu en 1931, « en tant que boursier de la Colonie et fils de fonctionnaire » et dont il demande la conversion en un « passage aller par le Paquebot "Cuba" qui quitte Fort-de-France le 7 novembre »[9] Cette preuve archivistique amène à relativiser les déclarations de Aimé Césaire qui s’apparentent à un discours a posteriori, élaboré par la critique césairienne de concert avec l’auteur.

 

Le retour en Martinique Modifier

Ses études terminées, il rentre en Martinique en 1939 pour enseigner, avec son épouse Suzanne Roussi, au lycée Schœlcher comme professeur de lettres, particulièrement des élèves de première AA' et B1 précise Marcel Jean-Claude Louise-Alexandrine[10]. Ce sera le moment du « retour au pays natal » dira-t-il à René Depestre en janvier 1968 au lendemain du Congrès culturel de la Havane en entérinant la dimension autobiographique mise en avant par sa critique : « Je l’ai eu au moment même, dit-il. Je l’ai écrit au moment où je venais de terminer mes études et que je retournais à la Martinique. C’était les premiers contacts que je reprenais avec mon pays après dix ans d’absence, et j’étais vraiment envahi par un flot d’impressions et d’images et, en même temps, j’étais très angoissé par les perspectives martiniquaises »[11]. En effet, il avait envoyé à la revue Volontés une première version du Cahier d'un retour au pays natal. Publié en 1947.

La situation martiniquaise à la fin des années 1930 est celle d'une île en proie à une aliénation culturelle profonde, les élites privilégiant, avant tout, les références arrivant de la France, métropole coloniale. En matière de littérature, les rares ouvrages martiniquais de l'époque vont jusqu'à revêtir un exotisme de bon aloi, pastichant le regard extérieur manifeste dans les quelques livres français mentionnant la Martinique. Ce doudouisme allait nettement alimenter les clichés frappant la population martiniquaise.

 C'est en réaction à cette situation que le couple Césaire, épaulé par d'autres intellectuels martiniquais comme René Ménil, Georges Gratiant et Aristide Maugée, fonde en 1941 la revue Tropiques. Alors que la Seconde Guerre mondiale provoque le blocus de la Martinique par les États-Unis (qui ne font pas confiance au régime de collaboration de Vichy), les conditions de vie sur place se dégradent. Le régime instauré par l’Amiral Robert, envoyé spécial du gouvernement de Vichy, est répressif. Dans ce contexte, la censure vise directement la revue Tropiques[réf. nécessaire], qui paraîtra, avec difficulté, jusqu’en 1943.

 

Le conflit mondial marque également le passage en Martinique du poète surréaliste André Breton (qui relate ses péripéties dans un bref ouvrage, Martinique, charmeuse de serpents). Breton découvre la poésie de Césaire à travers le Cahier d'un retour au pays natal et le rencontre en 1941. En 1943, il rédige la préface de l'édition bilingue du Cahier d'un retour au pays natal, publiée dans la revue Fontaine (no 35) dirigée par Max-Pol Fouchet et en 1944 celle du recueil Les Armes miraculeuses, qui marque le ralliement de Césaire au surréalisme.

 

Un professeur de lettres sous Vichy :

Professeur de lettres diplômé de l'ENS et doué de qualités oratoires déjà manifestement reconnues, il est sollicité : le 29 février 1940, il participe à une conférence organisée par Paulette Nardal et le Club féminin au profit des « œuvres de guerre ». L’année suivante, on demande sa participation au jury d’un « concours des paroles du Maréchal ». Il s’agit bien sûr du maréchal Philippe Pétain et Marcel Jean-Claude Louise-Alexandrine exprime, naturellement, sa circonspection - compte tenu de ses prises de position contre le gouvernement de Vichy au point d'affronter la censure avec son épouse Suzanne Roussi -, et émet des réserves sur son éventuelle participation. L’organe de presse d’obédience catholique La Paix indique, sans en donner le détail, qu’il faisait bel et bien parti du jury[10].

 

Dans une lettre autobiographique du 12 août 1943, il demande « réparation de l'injustice qui a été commise à [s]on égard » par le gouvernement de Vichy : il réclame son « reclassement » en s’appuyant sur un décret faisant valoir que les années de stage, celles qu’il aura effectuées de juillet 1939 à mai 1943, « comptent pour avancement ». Cette lettre, commente Marcel Jean-Claude Louise-Alexandrine avec une certaine retenue, « témoigne de la rigueur administrative du régime de l’Amiral Robert » en Martinique[13].

 

Le congrès de philosophie de Haïti :

Le 16 mai 1944, accompagné de son épouse Suzanne Roussi, il s'envole pour Haïti où il est convié au congrès de philosophie de Haïti. Sa présence tient à sa « réputation » déjà acquise auprès des milieux intellectuels haïtiens comme le souligne Henri Seyrig, membre de la délégation de la France Libre aux États-Unis dans sa lettre du 15 décembre 1943 au gouverneur Georges Louis Ponton. Dans une perspective d'assimilation schoelcheriste et pour ainsi opposer un contre-exemple à l'eugénisme nazi, Henri Seyrig développait un racialisme évolutif, progressiste en insistant sur les fruits de la « présence française » aux Antilles : « Il me paraît très important que, dans cette réunion où des savants de pays différents vont être mis en contact avec le monde noir, la France montre par un exemple décisif ce que notre culture est parvenue à produire dans cette race. » Le 5 mars 1944, Milon de Peillon, délégué du Comité Français de Libération Nationale (CFLN) à Haïti, renchérit en faisant valoir la dimension exemplaire de la participation du professeur de philosophie Aimé Césaire à ce congrès : « Le détachement temporaire de ma résidence de l’homme qui passe pour être le plus éminent produit de notre culture parmi nos concitoyens de race noire peut avoir de profitables conséquences pour le développement de notre influence en Haïti où elle est battue en brèche par une propagande adverse, habile et tenace »[14]. Aux yeux de l’administration française, le déplacement d'Aimé Césaire et de son épouse Suzanne Roussi s'apparente à une ambassade dans le but de susciter des sentiments francophiles dans le cœur des élites haïtiennes.

En 1945, Aimé Césaire, est élu maire de Fort-de-France. Dans la foulée, il est également élu député, mandat qu'il conservera sans interruption jusqu'en 1993. Son mandat, compte tenu de la situation économique et sociale d'une Martinique exsangue après des années de blocus et l'effondrement de l'industrie sucrière, est d'obtenir la départementalisation de la Martinique en 1946. Il s'agit là d'une revendication qui remonte aux dernières années du xixe siècle et qui avait pris corps en 1935, année du tricentenaire du rattachement de la Martinique à la France par Belain d'Esnambuc. Peu comprise par de nombreux mouvements de gauche en Martinique proches de l'indépendantisme, à contre-courant des mouvements de libération survenant déjà en Indochine, en Inde ou au Maghreb, cette mesure vise, selon Césaire, à lutter contre l'emprise béké sur la politique martiniquaise, son clientélisme, sa corruption et le conservatisme structurel qui s'y attache. C'est, selon Césaire, par mesure d'assainissement, de modernisation, et pour permettre le développement économique et social de la Martinique, que le jeune député prend cette décision[réf. nécessaire].

 

Il adhère au PCF en décembre 1945 pour « travailler à la construction d'un système fondé sur le droit à la dignité de tous les hommes sans distinction d'origine, de religion et de couleur » comme il l'explique dans la brochure Pourquoi je suis communiste[6]. En 1947, Césaire crée avec Alioune Diop la revue Présence africaine. En 1948 paraît l'Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache, préfacée par Jean-Paul Sartre, qui consacre le mouvement de la « négritude ».

 

Les positions anticolonialistes de Césaire s'accentuent avec le retour des guerres dans les colonies. En mai 1945, des dizaines de milliers d'Algériens sont tués dans les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata. En novembre 1946, la ville de Haiphong au Vietnam est entièrement détruite par les bombardements de la marine française, l'insurrection malgache de 1947 est réprimée dans le sang et une série de massacres s'abat en représailles sur la population de l'ile en 1948[6]. En 1950, il publie le Discours sur le colonialisme, où il met en exergue l'étroite parenté qui existe selon lui entre nazisme et colonialisme. Il y écrit entre autres choses :

 

« Oui, il vaudrait la peine d'étudier, cliniquement, dans le détail, les démarches d'Hitler et de l'hitlérisme et de révéler au très distingué, très humaniste, très chrétien bourgeois du xxe siècle qu'il porte en lui un Hitler qui s'ignore, qu'Hitler l'habite, qu'Hitler est son démon, que s'il le vitupère, c'est par manque de logique, et qu'au fond, ce qu'il ne pardonne pas à Hitler, ce n'est pas le crime en soi, le crime contre l'homme, ce n'est pas l'humiliation de l'homme en soi, c'est le crime contre l'homme blanc, c'est l'humiliation contre l'homme blanc, et d'avoir appliqué à l'Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu'ici que les arabes d'Algérie, les coolies de l'Inde et les nègres d'Afrique [...] »

 

En 1951, Aimé Césaire participe à l'accueil triomphal du retour en Martinique des « 16 de Basse-Pointe », ville dont il est aussi originaire. Puis, devant l'impossibilité pour les 16 d'être réembauchés dans les plantations de Basse-Pointe où leurs familles sont mises à l'écart, Aimé Césaire leur propose d'intégrer les services municipaux de Fort-de-France, commune qu'il administre[15].

 Démission du Parti communiste :

En 1956, après la révélation par le rapport Khrouchtchev des crimes de Staline qui l'a « plongé dans un abîme de stupeur, de douleur et de honte »[16], Césaire rompt avec le Parti communiste français dont il dénonce l'ambiguïté face à la déstalinisation[17]. Il s'inscrit alors au Parti du regroupement africain et des fédéralistes, puis fonde deux ans plus tard le Parti progressiste martiniquais (PPM), au sein duquel il va revendiquer l'autonomie de la Martinique. Il siège à l'Assemblée nationale comme non inscrit de 1958 à 1978, puis comme apparenté socialiste de 1978 à 1993.

 

Le 17 janvier 1975, Aimé Césaire vote la loi dépénalisant l'avortement dite "loi Veil"[18].

 

En 1966, Césaire est le vice-président du Festival mondial des Arts nègres à Dakar. Dans son allocution, il estime cependant que le mot « négritude » risque de devenir une « notion de divisions » lorsqu’il n'est pas remis dans son contexte historique des années 1930 et 1940[19].

 

Aimé Césaire reste maire de Fort-de-France jusqu'en 2001. Le développement de la préfecture de la Martinique depuis la Seconde Guerre mondiale est caractérisé par un exode rural massif, provoqué par le déclin de l'industrie sucrière et l'explosion démographique créée par l'amélioration des conditions sanitaires de la population. L'émergence de quartiers populaires constituant une base électorale stable pour le PPM, et la création d'emplois pléthoriques à la mairie de Fort-de-France furent les solutions trouvées pour parer à court terme aux urgences sociales de l'époque.

 

La politique culturelle d'Aimé Césaire est incarnée par sa volonté de mettre la culture à la portée du peuple et de valoriser les artistes du terroir. Elle est marquée par la mise en place des premiers festivals annuels de Fort-de-France en 1972, avec la collaboration de Jean-Marie Serreau et Yvan Labéjof, puis la mise en place d'une structure culturelle permanente grâce à l'installation au Parc Floral de Fort-de-France et dans les quartiers, pour la première fois en Martinique d'une équipe professionnelle autour de Yves Marie Séraline missionné pour cette tâche, à partir d'août 1974. En 1976, à partir des fondations de l'équipe de l'office de la culture provisoire, ce sera la création officielle du Service Municipal d'Action Culturelle (SERMAC) dirigé par Jean-Paul Césaire, qui par le biais d'ateliers d'arts populaires (danse, artisanat, musique) et du prestigieux Festival de Fort-de-France, met en avant des parts jusqu'alors méprisées de la culture martiniquaise. Le Sermac est dirigé depuis quelques années par Lydie Bétis. Cette même année, il reçoit Léopold Sédar Senghor son ami et président du Sénégal à Fort-de-France.

 

Son Discours du colonialisme fut pour la première fois au programme du baccalauréat littéraire (épreuve de lettres en Terminale) en 1995, avec le Cahier d'un retour au pays natal.

 

Aimé Césaire s'est retiré de la vie politique (et notamment de la mairie de Fort-de-France en 2001, au profit de Serge Letchimy), mais reste un personnage incontournable de l'histoire martiniquaise jusqu'à sa mort. Après le décès de Senghor, il est resté l'un des derniers fondateurs de la pensée négritudiste][réf. nécessaire].

 

Jusqu'à sa mort, Aimé Césaire a toujours été sollicité et influent. On notera sa réaction à la loi française du 23 février 2005 sur les aspects positifs de la colonisation qu'il faudrait évoquer dans les programmes scolaires, loi dont il dénonce la lettre et l'esprit et qui l'amène à refuser de recevoir Nicolas Sarkozy. En mars 2006, Aimé Césaire revient sur sa décision, à la suite de la médiation de Patrick Karam[réf. nécessaire], et reçoit Nicolas Sarkozy puisque l'un des articles les plus controversés de la loi du 23 février 2005 a été abrogé. Il commente ainsi sa rencontre : « C'est un homme nouveau. On sent en lui une force, une volonté, des idées. C'est sur cette base-là que nous le jugerons[20]. » À la suite de cette rencontre, Patrick Karam obtiendra du ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy qu'il agisse pour donner le nom Aimé Césaire à l'aéroport de Martinique[réf. nécessaire]. Durant la campagne de l'élection présidentielle française de 2007, il soutient activement Ségolène Royal, en l'accompagnant lors du dernier rassemblement de sa vie publique. « Vous nous apportez la confiance et permettez-moi de vous dire aussi l'espérance[21] ».

 

Rétrospectivement, le cheminement politique d'Aimé Césaire apparaît étrangement contourné, en contraste avec la pensée de la négritude qu'il a développée par ailleurs. Tour à tour assimilationniste (départementaliste), indépendantiste et autonomiste (sans que l'on sache précisément ce qu'il entendait par là), Césaire semble avoir été davantage à la remorque des initiatives prises par les gouvernements métropolitains (en matière de décentralisation tout particulièrement) qu'un élément moteur de l'émancipation de son peuple. Il restera sans doute dans les mémoires comme le « nègre fondamental » et comme l'un des grands poètes de langue française du xxe siècle, mais non comme un chef politique ayant véritablement influencé son époque[22].

 

En 2007, il devient président d'honneur de la Maison de la Négritude et des Droits de l'Homme[23].

 

Mort :

Le 9 avril 2008, il est hospitalisé au CHU Pierre Zobda Quitman de Fort-de-France pour des problèmes cardiaques. Son état de santé s'y aggrave et il meurt le 17 avril 2008 au matin.

 

 

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