Il était  une fois le Sega

Il était une fois le Sega

Le séga est le genre musical majeur des Mascareignes : l'île Maurice, de l'île de La Réunion et Rodrigues, des Seychelles, Agaléga, Saint-Brandon, les îles Chagos et d'autres de l'Océan Indien. Le Maloya sortant du séga à l'île de la Réunion se danse beaucoup avec les hanches. Le sega est très différent du Maloya. 

Origine culturelle : Maurice

Le séga est le genre musical majeur des Mascareignes : l'île Maurice, de l'île de La Réunion et Rodrigues, des Seychelles, Agaléga, Saint-Brandon, les îles Chagos et d'autres de l'Océan Indien.
Le Maloya sortant du séga à l'île de la Réunion se danse beaucoup avec les hanches.
Le sega est très différent du Maloya. Le Séga s'appelle aussi Moutia aux Seychelles.
La pratique du Séga à l'île de La Réunion est inscrite à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel français[1] depuis 2020.
Pour chacune de ces îles, le séga diffère. Par exemple le séga rodriguais est composé de deux musiques différentes :
le séga tambour, très rapide et typiquement africain
le ségakordéon, où l'accordéon diatonique donne une touche musette.
Aux Seychelles le rythme est plus lent.
Le séga se danse en dandinant les hanches et en tournoyant sur soi et l'homme autour de la femme. Il s'agit d'un jeu entre le cavalier et la cavalière. Celle-ci décide d'aller où bon lui semble et le cavalier tente de prédire la direction pour la devancer et garder une certaine proximité. En tournant sur eux-mêmes, les danseurs se synchronisent. Certaines approches sensuelles de cette danse se caractérisent en descendant doucement, au rythme du son (en fléchissent peu à peu les genoux) de sorte que l'homme et la femme se retrouvent à genoux face à face en bougeant le haut du corps, toujours aussi sensuellement.

Avec l'arrivée des français, le séga a été nourri par la musique festive de danses de Paris au xixe siècle, les quadrilles parisiens que dansaient les propriétaires des plantations et leurs familles. On peut donc penser que le séga est une fusion ou un mélange de plusieurs peuples, esclaves ou migrants venus vers les îles Mascareignes et l'Océan Indien.

Loin de leur pays d'origine, les esclaves de différentes contrées se réunissaient. Ils ne parlaient pas la même langue, n'avaient pas les mêmes coutumes, ni la même musique, mais cela ne les empêchait pas de communiquer autour de la danse et du chant. Puis de fil en aiguille la langue créole est apparue, avec les indigènes et la langue française, un dialecte d'origine française qui n'a pas fini d'évoluer, s'est fondue dans la musique et une nouvelle forme de séga a réapparu.

Dès 1768, les voyageurs de retour de Maurice parlaient du chant des esclaves et de la danse. Bernardin de Saint-Pierre a parlé de la passion des esclaves pour la musique et de l'harmonie douce d'instruments inconnus pour correspondre aux chansons avec tous les thèmes d'amour présents.

Milbert, en 1803, a parlé de pas de danse et des femmes sensuels. Ils parlent tous du « chéga » ou « tchéga » qui deviendra par la suite le séga.

Le mot séga viendrait de la côte Est de l'Afrique. Au Mozambique, tchega se rapporte à une danse très proche du fandango espagnol. Le mot swahili sega désigne l'acte de retrousser ses habits, geste typique des danseuses de séga.

On appelle ségatier le joueur ou le chanteur de séga.

Le Séga de La Réunion

Groupe de séga sur une place de Saint-Pierre, à La Réunion.

"L’histoire du Séga, à la Réunion, est intimement lié à celle du Maloya. Le Maloya, terme d’introduction récente (apparu vers 1930) était appelé vers 1750, « Tchega », « Tsiega » puis « Séga », mot portugais d’origine swahili désignant l’action de remonter ses habits, caractéristique des danses bantoues. Dès le second empire (1852), d’autres danses font leur apparition: le quadrille d’origine anglaise, le scottish, la polka, la mazurka, auxquelles succèdent des danses de groupe comme « la poule ». La série se termine par des figures libres. Cet espace de liberté a été capital dans la naissance du Séga. Au milieu du xixe siècle, la prospérité économique de l’île a permis une plus grande diffusion du quadrille et le besoin de musiciens s’accroît. Des musiciens noirs sont alors initiés à ces musiques: ce sont les « jouars ». Du fait de leur appartenance à une autre culture, ils ont volontairement ou involontairement modifié ces airs, surtout au niveau rythmique: ceci marque le début de la créolisation du quadrille. Ayant appris à jouer sur des instruments européens, ils utilisent la dernière partie du quadrille pour jouer leur musique. Passant progressivement du binaire au ternaire, cette danse appelée au début « quadrille créole » va coloniser toutes les figures du quadrille. Le phénomène prend une telle importance que le Séga s’échappe des salons pour être joué et dansé partout: il devient la musique populaire de la Réunion[2].

Le Séga de Maurice

À l'île Maurice, le séga traditionnel se nomme sega tipik. Il est ce que le Maloya est à la Réunion. D'après les explications de Marclaine Antoine, grand ségatier mauricien, le séga typique se joue avec trois ravannes. Chacune ayant son rôle. Il y a le "sizoner" (celui qui asaisonne) ou "piker", le soliste avec une ravanne de 18 pouces de diamètre. Il y a la ravanne rythmique avec 20 pouces et la ravanne basse faisant 22 pouces. Les ravannes sont en peaux de chèvres (cabri), certaines en peaux de raies selon les îles, surtout par le passé. Ces tambours sont chauffés sur le feu. Dépendamment de la tension de la peau, en général la ravanne du soliste s'accorde en Ré, la rythmique en Do et la basse en Sol afin de créer de la profondeur musicale dans le rythme.

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